La guerre d’Algérie est une guerre de décolonisation qui a opposé la France à sa colonie d’Afrique du Nord. Elle a commencé en 1954 et s’est achevé 8 ans plus tard, en 1962, par l’indépendance de l’Algérie.
LES RELATIONS FRANCO-ALGÉRIENNES AVANT LA GUERRE
Avant que le pays n’accède à l’indépendance, l’Algérie est une colonie de la France qui l’a conquise à partir de 1830. Y vivent près de 1,5 million de pieds-noirs (des colons français). Certaines familles françaises sont présentes depuis plusieurs générations et sont très attachées à l’Algérie. Ces colons français occupent l’essentiel des postes de pouvoir, et ils sont les principaux propriétaires du pays.
Progressivement, les Algériens revendiquent plus de droits pour eux-mêmes, mais ne sont pas entendus par le gouvernement. En 1945, des émeutes nationalistes éclatent et plus d’une centaine de Français sont tués. La répression du gouvernement est sévère et provoque la mort de plusieurs milliers d’Algériens. Ces événements poussent de nombreux nationalistes algériens à vouloir désormais l’indépendance de l’Algérie.
LE DÉROULEMENT DE LA GUERRE
L’insurrection algérienne
Les nationalistes sont de plus en plus nombreux. Ils créent le Comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA) au printemps 1954, puis le Front de libération nationale (FLN) à l’automne 1954. Les actions de guérilla commencent le 1er novembre 1954 dans la région des Aurès, puis s’étendent à tout le territoire. Les indépendantistes prennent pour cibles les réseaux de communication, les bâtiments publics, l’armée et les fonctionnaires algériens travaillant pour la France.
Le gouvernement français (pour lequel il s’agit d’une simple opération de « maintien de l’ordre ») augmente les forces de sécurité dans toute l’Algérie et nomme un nouveau gouverneur général pour négocier.
L’escalade de la violence en Algérie
Mais, entre les représailles françaises contre les villages algériens et le climat de terreur instauré par le FLN, on assiste à une véritable escalade de la violence. En août 1955, 123 colons sont tués par des insurgés. En retour, les Français massacrent près de 12 000 Algériens. C’est la fin des négociations.
À partir de septembre 1956, la guérilla fait rage sur tout le territoire, y compris dans la capitale Alger. Les nationalistes posent des bombes dans les cafés et les lieux publics ; en représailles, les autorités françaises arrêtent, torturent et exécutent un grand nombre de suspects.
La crise politique en France
Les événements en Algérie divisent la France : certains dénoncent la torture et les exécutions ; d’autres veulent que l’Algérie reste française et se rapprochent de l’extrême-droite. Le 13 mai 1958, un putsch (un coup d’État) est organisé par des Français contre le gouvernement français pour empêcher toute négociation avec le FLN. C’est une grave crise politique et le gouvernement demande l’aide du général de Gaulle (le héros de la Seconde Guerre mondiale). Celui-ci forme un nouveau gouvernement chargé de résoudre la crise en évitant la guerre civile.
Le 21 avril 1961 a lieu le « putsch des généraux », mené par quatre généraux prêts à tout pour que l’Algérie reste française. L’un d’entre eux, le général Salan, fonde l’Organisation armée secrète (OAS), une organisation terroriste qui multiplie les attentats en Algérie et en France pour faire pression sur le gouvernement français.
Les négociations de paix
En septembre 1958, le FLN crée son propre gouvernement : le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). Charles de Gaulle, le président de la République française, commence à négocier avec le GPRA en 1960. Le 8 janvier 1961, un référendum organisé en France montre que les Français sont d’accord pour l’autodétermination de l’Algérie.
Des négociations secrètes entre Français et Algériens ont lieu à la fin de l’année 1961, à Évian-les-Bains. Les accords d’Évian, signés le 18 mars 1962 par Charles de Gaulle et le GPRA, reconnaissent la souveraineté algérienne sur les territoires de l’Algérie et du Sahara et aboutissent à un cessez-le-feu.
Le 3 juillet 1962, la France reconnaît officiellement l’indépendance de son ancienne colonie. Ahmed Ben Bella (le chef du FLN) devient le premier président de la République algérienne, le 15 septembre 1963.
LE BILAN DE LA GUERRE
On estime que la guerre d’Algérie a fait de 500 000 à 1 million de morts, pour la plupart algériens. Dans les semaines qui suivent les accords d’Évian, environ 1,5 million de Français d’Algérie (pieds-noirs) reviennent en France.
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