Au début du xxie siècle, l’homme a déjà exploré une partie de l’espace qui l’entoure. Il a envoyé des sondes aux confins du Système solaire, des fusées vers la Lune et Mars.
Parallèlement à cette exploration, l’espace est devenu un secteur clé de l’industrie et de l’économie mondiales : plusieurs centaines de satellites artificiels tournent en permanence autour de la Terre. Leurs applications (télévision, Internet, téléphone, météo, GPS) ont envahi la vie quotidienne.
LES PRÉCURSEURS
Même si l’exploration de l’espace est l’un des plus vieux rêves de l’homme, ce n’est qu’au xxe siècle que l’aviateur Robert Esnault-Pelterie (France), puis les ingénieurs Wernher von Braun (Allemagne) et Sergueï Korolev (URSS) parviennent à concevoir les premières fusées à réaction.
LE BIP-BIP DE SPOUTNIK
Le 4 octobre 1957, Spoutnik, le premier satellite artificiel, est lancé par l'URSS (l’Union soviétique, aujourd’hui la Russie) : il émet vers la Terre son célèbre « bip-bip ». C’est une sphère de 60 cm de diamètre et de 83 kg, qui fait le tour de la Terre (une révolution) en une heure et demie. Spoutnik 2 décolle le mois suivant (le 3 novembre), avec à son bord le premier être vivant envoyé dans l’espace : la chienne Laïka. Elle ne survit qu’une semaine.
Côté américain, le satellite Explorer 1 (un cylindre de 14 kg) s’envole le 31 janvier 1958.
YOURI GAGARINE, PIONNIER DE L’ESPACE
Le 12 avril 1961, le cosmonaute Youri Gagarine s’embarque sur une capsule Vostok de 1,4 tonne et tourne pendant 1 h 48 min à 300 km d’altitude au-dessus de la Terre : c’est le premier homme dans l’espace. Dans le contexte de la guerre froide entre les États-Unis et l’URSS, son exploit salue la victoire soviétique dans la course à l’espace. La réponse américaine ne se fait pas attendre : un mois plus tard, l’astronaute américain Alan Shepard est envoyé dans l’espace à bord d’une capsule Mercury.
Le 16 juin 1963, Valentina Terechkova, la première femme cosmonaute, s’envole à bord de Vostok 6 et effectue 48 révolutions (tours complets) autour de la Terre.
APOLLO DÉCROCHE LA LUNE
En mai 1961, le président des États-Unis, John Fitzgerald Kennedy, promet « d'envoyer des hommes sur la Lune ». Le programme Apollo est lancé dans ce but. Le 21 juillet 1969, Neil Armstrong pose le pied sur la Lune, dans la mer de la Tranquillité : « un petit pas pour l’homme, mais un bond de géant pour l'humanité », commente-t-il. Des millions de téléspectateurs vivent ce moment historique en direct.
Jusqu'en 1972, six missions Apollo se succèdent sur la Lune. Douze astronautes en foulent la surface. Ils ramènent 382 kg d’échantillons de roches lunaires.
APOLLO-SOYOUZ
Le 17 juillet 1975, deux vaisseaux spatiaux — l’un soviétique (Soyouz) et l’autre américain (Apollo) — se rejoignent dans l’espace. Les commandants Alexeï Leonov et Thomas Stafford échangent une chaleureuse poignée de main.
La mission Apollo-Soyouz préfigure ainsi la détente entre les États-Unis et l’URSS, bien avant la fin de la guerre froide.
L’ÈRE DES STATIONS ORBITALES
Après le temps des capsules vient celui des laboratoires permanents dans l’espace. Pendant trente ans, de 1971 à 2001, les stations Saliout (URSS), Skylab (États-Unis) et Mir (URSS) dominent l’espace. Les spationautes y réalisent des expériences en apesanteur (absence de gravité). Ils étudient les conditions de vie dans l’espace pour l’homme, les plantes et les animaux. Ils observent le ciel et surveillent l’environnement de la planète.
En juin 1982, Jean-Loup Chrétien, le premier spationaute français, séjourne une semaine à bord de Saliout 7. À partir de 1986, la station soviétique Mir, avec sa structure originale de train spatial, devient un lieu très fréquenté. Elle accueille même des invités payants !
LA NAVETTE SPATIALE
En 1972, le président Richard Nixon demande à l’agence spatiale américaine, la NASA, de mettre au point un vaisseau spatial réutilisable : c’est la navette spatiale.
La navette — qui décolle comme une fusée et atterrit comme un avion — permet de réaliser tout un éventail de missions : elle peut déployer des satellites militaires ou emporter des astronautes afin d’accomplir des recherches scientifiques, des missions d’observation et des réparations. Depuis 1981, plus d’une centaine de vols se sont succédé.
À partir de la fin des années 1990, l’objectif majeur de la navette est de poursuivre l’assemblage de la Station spatiale internationale (ISS) et d’y apporter les matériaux nécessaires à son exploitation.
LA STATION SPATIALE INTERNATIONALE : UN LABORATOIRE DE LUXE
La Station spatiale internationale (ISS, pour International Space Station) est le grand chantier de l’espace du début du xxie siècle. La construction de l’ISS, qui a démarré en 1998, rassemble 16 pays : les États-Unis, la Russie, le Japon, le Canada, le Brésil et 11 pays européens (dont la France) regroupés au sein de l’Agence spatiale européenne (ESA).
À terme, ce gigantesque complexe aura les dimensions d’un terrain de football. L’ISS pourra accueillir jusqu’à 7 spationautes. Son achèvement, prévu pour 2006, pourrait être repoussé en 2008-2010, en raison notamment de l’accident tragique de la navette Columbia survenu le 1er février 2003.
UN SPATIONAUTE CHINOIS
À la fin de l’année 2003, la Chine rejoint les États-Unis et la Russie dans le club des pays capables d’envoyer des hommes dans l’espace : le 15 octobre a lieu premier vol d’un spationaute chinois (ou taïkonaute), Yang Liwei.
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