30 après la disparition de Houari Boumediene, une sconférence a été organisée, jeudi, au forum d'El Moudjahid, afin de retracer le parcours de cet homme d'État, qui avait marqué l'histoire de l'Algérie indépendante.
“Il n'y aura pas de paix sans décolonisation”, “sans souveraineté économique”, un petit extrait du discours du président Houari Boumediene au 4e Sommet des non-alignés, en 1973, qui résume sa philosophie, son combat pour le Tiers-Monde et pour le changement du système économique mondial. Moment d'émotion en ce 30e anniversaire de sa disparition. Émotion que n'a pu cacher Djelloul Malaïka, invité en compagnie de Abderazak Bouhara à l'évoquer sous l'angle du combat “pour l'autodétermination des peuples” par Machaâl Echahid (flambeau du martyr). Le premier l'évoquera à travers des exemples, ses contacts, ses rencontres avec les leaders africains, latinos, ses instructions pour soutenir tous les mouvements de libération, pendant la Révolution et après l'indépendance lorsqu'il fera de l'Algérie “la qibla des révolutionnaires” formule inventée par Cabral. Il s'attardera sur la mise en garde d'Allende contre ses opposants soutenus par les États-Unis. L'armée chilienne est infiltrée par la CIA, lui expliqua Boumediene. Le président chilien, incrédule, ne l'avait pas trop pris au sérieux en arguant que son pays est une véritable démocratie. Il a été liquidé de manière atroce. L'Algérie accueillera les opposants au régime de Pinochet. Il avait dénoncé le coup d'État contre Allende à l'ONU. C'est également le président Boumediene qui refusa d'établir des relations diplomatiques avec le Portugal de Salazar. L'Algérie sera le refuge de l'opposition qui eut droit à une émission radio quotidienne jusqu'à la révolution des œillets.
Sur la question palestinienne, sa position était déjà tranchée. Il alla jusqu'à demander aux représentants arabes qui ne reconnaissent pas l'OLP comme représentant légitime des Palestiniens de quitter une salle de réunion. Il s'est toujours attaché à réconcilier les différentes factions de l'organisation. On lui doit surtout la célèbre formule : “Nous sommes avec la Palestine fautive ou victime” (dhalma aou madhlouma). Même constance dans ses positions dans la cause sahraouie. Il avait tenté d'influer sur Franco pour résoudre la question, mais des changements ont été opérés dès sa mort. Il essayera avec le roi Hassan II, à travers un compromis gazier, d'arriver à l'autodétermination du peuple sahraoui. Il restera tout au long de sa vie “ce héros” arabe et du Tiers-Monde, ce leader qui a défendu les pauvres, les colonisés et soutenu toutes les causes justes. À son tour, Abderrazak Bouhara, ancien ambassadeur au Viêt-nam, rappellera que Boumediene “heurtait de grands intérêts et était une menace pour le système mondial de domination et d'exploitation”. Il appartient à cette génération des années 1930, qui a marqué l'histoire et inauguré l'ère des prises de conscience, la naissance des mouvements politiques progressistes. Il citera plusieurs exemples de ses choix doctrinaux, politiques et décisions internes et externes. Après l'autodétermination, il passa à la “souveraineté économique”. Le sénateur énumérera dans l'ordre chronologique ses contributions aux différents mouvements dans le Tiers-Monde, le monde arabe, passant du Viêt-nam, à l'Iran, en Égypte, en Palestine, en Afrique...
La veuve du président, Anissa Boumediene, présente à la rencontre, demanda à Malaïka d'écrire ses mémoires et de raconter les faits qu'il a rapportés pour faire connaître l'homme aux jeunes générations. Elle évoquera comment il a mis en échec à plusieurs reprises la politique américaine, notamment dans le Golfe. Elle précisera comment avec l'accord Irak-Iran d'Alger, le plan de Nixon a échoué. En 1972, citera-t-elle, le président Nixon fait signer un accord secret entre l'Iran et Israël. Le Shah, avec l'appui des Kurdes, va créer des problèmes en Irak. Boumediene arrivera à désamorcer la guerre. “Il avait une diplomatie secrète qu'il dirigeait lui-même”, a-t-elle dit. Elle révélera par ailleurs que dès février 1962, avant les accords d'Évian, il avait rédigé des recommandations, une sorte de programme de quatre pages sur le rôle de l'armée dans la construction du pays, la nationalisation des hydrocarbures, des mines, des banques et des assurances. Il décida d'ailleurs tout seul de la nationalisation des hydrocarbures. Ce qui encouragea les pays du Golfe à suivre l'exemple. “Dans sa nature, il déteste la hogra, les injustices. Il a cela dans les tripes. C'est viscéral”, dira-t-elle.
À l'occasion de cet anniversaire, 27 décembre, double événement, une cérémonie de recueillement sera organisée au cimetière El-Alia, à sa mémoire et à la mémoire de Abane Ramdane, mort aussi un 27 décembre. ans après sa disparition
Boumediene raconté par ses proches
30 ans après la disparition de Houari Boumediene, une conférence a été organisée, jeudi, au forum d'El Moudjahid, afin de retracer le parcours de cet homme d'État, qui avait marqué l'histoire de l'Algérie indépendante.
“Il n'y aura pas de paix sans décolonisation”, “sans souveraineté économique”, un petit extrait du discours du président Houari Boumediene au 4e Sommet des non-alignés, en 1973, qui résume sa philosophie, son combat pour le Tiers-Monde et pour le changement du système économique mondial. Moment d'émotion en ce 30e anniversaire de sa disparition. Émotion que n'a pu cacher Djelloul Malaïka, invité en compagnie de Abderazak Bouhara à l'évoquer sous l'angle du combat “pour l'autodétermination des peuples” par Machaâl Echahid (flambeau du martyr). Le premier l'évoquera à travers des exemples, ses contacts, ses rencontres avec les leaders africains, latinos, ses instructions pour soutenir tous les mouvements de libération, pendant la Révolution et après l'indépendance lorsqu'il fera de l'Algérie “la qibla des révolutionnaires” formule inventée par Cabral. Il s'attardera sur la mise en garde d'Allende contre ses opposants soutenus par les États-Unis. L'armée chilienne est infiltrée par la CIA, lui expliqua Boumediene. Le président chilien, incrédule, ne l'avait pas trop pris au sérieux en arguant que son pays est une véritable démocratie. Il a été liquidé de manière atroce. L'Algérie accueillera les opposants au régime de Pinochet. Il avait dénoncé le coup d'État contre Allende à l'ONU. C'est également le président Boumediene qui refusa d'établir des relations diplomatiques avec le Portugal de Salazar. L'Algérie sera le refuge de l'opposition qui eut droit à une émission radio quotidienne jusqu'à la révolution des œillets.
Sur la question palestinienne, sa position était déjà tranchée. Il alla jusqu'à demander aux représentants arabes qui ne reconnaissent pas l'OLP comme représentant légitime des Palestiniens de quitter une salle de réunion. Il s'est toujours attaché à réconcilier les différentes factions de l'organisation. On lui doit surtout la célèbre formule : “Nous sommes avec la Palestine fautive ou victime” (dhalma aou madhlouma). Même constance dans ses positions dans la cause sahraouie. Il avait tenté d'influer sur Franco pour résoudre la question, mais des changements ont été opérés dès sa mort. Il essayera avec le roi Hassan II, à travers un compromis gazier, d'arriver à l'autodétermination du peuple sahraoui. Il restera tout au long de sa vie “ce héros” arabe et du Tiers-Monde, ce leader qui a défendu les pauvres, les colonisés et soutenu toutes les causes justes. À son tour, Abderrazak Bouhara, ancien ambassadeur au Viêt-nam, rappellera que Boumediene “heurtait de grands intérêts et était une menace pour le système mondial de domination et d'exploitation”. Il appartient à cette génération des années 1930, qui a marqué l'histoire et inauguré l'ère des prises de conscience, la naissance des mouvements politiques progressistes. Il citera plusieurs exemples de ses choix doctrinaux, politiques et décisions internes et externes. Après l'autodétermination, il passa à la “souveraineté économique”. Le sénateur énumérera dans l'ordre chronologique ses contributions aux différents mouvements dans le Tiers-Monde, le monde arabe, passant du Viêt-nam, à l'Iran, en Égypte, en Palestine, en Afrique...
La veuve du président, Anissa Boumediene, présente à la rencontre, demanda à Malaïka d'écrire ses mémoires et de raconter les faits qu'il a rapportés pour faire connaître l'homme aux jeunes générations. Elle évoquera comment il a mis en échec à plusieurs reprises la politique américaine, notamment dans le Golfe. Elle précisera comment avec l'accord Irak-Iran d'Alger, le plan de Nixon a échoué. En 1972, citera-t-elle, le président Nixon fait signer un accord secret entre l'Iran et Israël. Le Shah, avec l'appui des Kurdes, va créer des problèmes en Irak. Boumediene arrivera à désamorcer la guerre. “Il avait une diplomatie secrète qu'il dirigeait lui-même”, a-t-elle dit. Elle révélera par ailleurs que dès février 1962, avant les accords d'Évian, il avait rédigé des recommandations, une sorte de programme de quatre pages sur le rôle de l'armée dans la construction du pays, la nationalisation des hydrocarbures, des mines, des banques et des assurances. Il décida d'ailleurs tout seul de la nationalisation des hydrocarbures. Ce qui encouragea les pays du Golfe à suivre l'exemple. “Dans sa nature, il déteste la hogra, les injustices. Il a cela dans les tripes. C'est viscéral”, dira-t-elle.
À l'occasion de cet anniversaire, 27 décembre, double événement, une cérémonie de recueillement sera organisée au cimetière El-Alia, à sa mémoire et à la mémoire de Abane Ramdane, mort aussi un 27 décembre.