Conférence de presse de l'ambassadeur d'Iran à Alger
par Ghania Oukazi
Le complot et la main étrangère L'ambassadeur d'Iran à Alger explique les tragiques événements qui secouent son pays depuis quelque temps par le complot et la main étrangère.
C'est en effet notamment pour démentir «tout ce qui se dit sur les événements de la République islamique d'Iran» que l'ambassadeur a animé hier une conférence de presse dans sa résidence algéroise. Il commence en premier par souhaiter «une bonne année 2010, agréable et pleine de succès, au peuple algérien et à son président».
Hossein Abdi Abyaneh estime que « la plupart des informations rapportées par certains journaux montrent que les nouvelles qui arrivent de l'Iran ne sont pas de bonnes sources. C'est pour cela que je me dois de réagir.» Il rappelle l'instauration de la République islamique d'Iran en 1979 pour souligner que «30 ans sont passés, avec une moyenne d'une élection par an, toutes se sont bien passées. Nous sommes un exemple de démocratie dans la région.» Pour la dernière élection présidentielle, le dossier du nucléaire semble avoir augmenté la hargne de l'Occident contre l'Iran. C'est du moins ce que soutient l'ambassadeur qui affirme qu'«à cause du dossier du nucléaire, nous avons des ennemis jurés comme Israël et certains pays occidentaux qui malheureusement ont tous la bombe atomique. Israël a 400 têtes nucléaires. Il n'a pas accepté d'être vérifié par l'AIEA comme nous l'avons fait alors que les autorités israéliennes ont pourtant officiellement avoué qu'ils ont la bombe atomique.» A ses yeux, « la menace d'attaque contre l'Iran brandie par Israël ou parfois par les Etats-Unis n'aboutira jamais parce que le peuple iranien est uni, c'est ce qu'ont toujours craint les pays occidentaux et le régime sioniste ». L'autre menace, selon l'ambassadeur, «est culturelle, sur sites Internet où des montages sur les événements sont faits pour déstabiliser l'Iran». Pour lui, le régime iranien n'a jamais interdit aux médias étrangers de couvrir ces événements. « Nous avons une bonne expérience avec eux, beaucoup sont accrédités en Iran», a-t-il dit.
Hossein Abdi Abyaneh va dans le coeur de ce qu'il qualifie de «complot» contre son pays. Il fait savoir que le Congrès américain a approuvé l'allocation de 350 millions de dollars « en plus des 75 autres qu'ils a donnés, pour renverser le régime iranien. Ils reconnaissent eux-mêmes donner cet argent pour les événements après les élections présidentielles iraniennes.» Ce qui veut dire, affirme-t-il, que «c'est une preuve bien claire qu'ils veulent faire quelque chose». La création par les Américains de chaînes satellitaires en langue farsi (perse) est, dit-il, «pour écraser l'unité du peuple iranien». Plus de 40 sur 43 millions d'électeurs ont participé, selon lui, à la dernière élection présidentielle dont «la régularité a été, a-t-il affirmé, prouvée par le Conseil constitutionnel». Il s'interroge sur le rejet de cette élection «par un groupe qui l'a contestée avant même que les résultats ne soient proclamés». Plus de 24 millions de voix, dit-il, «ont voté pour Ahmadinejad, un record». Pour conforter davantage son idée du complot, l'ambassadeur explique que «M. Moussaoui avait annoncé qu'il était vainqueur avant même la fin de l'opération de vote, les gens étaient encore aux urnes». Pour lui, «la question a été tranchée par le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, dont le poste est consacré par la Constitution iranienne ». Il est convaincu que « si le peuple iranien a réussi à renverser le Chah, c'est grâce à l'Islam qui est la philosophie de l'Iran, et l'ayatollah est le guide suprême, symbole de l'unité du peuple, c'est à lui que revient le dernier mot». Il rappelle que les Américains ont voulu que la Constitution soit changée pour supprimer ce poste. «Nous sommes d'ailleurs sous embargo des Etats-Unis depuis 30 ans et jusqu'à aujourd'hui. Ça nous a permis de construire tout ce dont on a besoin.»
Autre élément aux yeux de l'ambassadeur qui sert le complot, «le clan de M. Moussaoui avait scandé des slogans hostiles à l'Islam, et d'autres soutenant Israël». C'était lors de la manifestation qui a eu lieu le dernier vendredi de Ramadhan, (un vendredi proclamé par l'imam Khomeiny, journée de la libération d'El Qods), où, a-t-il affirmé, «des millions de voix scandaient ni Ghaza, ni Liban, mon âme pour l'Iran, ou la mort pour Israël». Le jour de Achoura «qui est un jour de deuil chez nous, on commémore la mort de l'imam Hossein, même les Chrétiens font des offrandes aux musulmans, à sa mémoire mais le petit groupe d'opposants, bien préparé et guidé par les Etats-Unis ainsi que par les opposants iraniens à l'extérieur, est sorti dans la rue et a attaqué les personnes en deuil, les banques, et même cassé les scooters des jeunes en deuil». Les partisans de Moussaoui ont ainsi, selon lui, «insulté Achoura et l'imam Hossein». Un tel événement a servi, a-t-il affirmé, «à démasquer le vrai visage de Moussaoui qui avait eu lors de l'élection présidentielle 13,4 millions de voix mais qui se sont réduites à cause de ça, à 5.000 ou 6.000 seulement ». Si, a-t-il relevé, «30 ans n'ont pas permis aux Américains de renverser la République islamique, ils ne peuvent le faire en quelques jours en créant ces événements». Le président iranien a fait savoir récemment que son pays a fabriqué trois autres satellites qui seront lancés le 12 février prochain, date de la célébration de la proclamation de la République islamique par l'imam Khomeiny. L'ambassadeur en parlera certainement dans la conférence de presse qu'il animera à Alger le 9 février prochain.